LE MONT VALERIEN

 

Le Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine), est une belle colline qui domine Paris de toute sa masse boisée. Haut lieu de mémoire, il s’agit surtout du premier site français d’exécution de résistants et d’otages par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. C’est ici que Missak Manouchian et ses camarades ont été passés par les armes. Au total, 1 008 personnes ont été fusillées dans la clairière, dont Honoré d’Estienne d’Orves, Gabriel Péri, Boris Vildé, Georges Paulin, Jacques Solomon, Georges Politzer ou Joseph Epstein...

Une nouvelle signalétique permanente a vu le jour à l’intérieur du site, ainsi qu’une toute première exposition temporaire. Visible en plein air, elle est dédiée aux auteurs des 31 graffitis encore visibles dans la chapelle.

« La plupart ont été réalisés le 2 octobre 1943. Ce jour-là, 50 résistants et otages ont été conduits ici pour être exécutés. Ils ont été enfermés dans la chapelle avant la sentence. C’est là qu’ils ont gravé leurs derniers mots avant de mourir »

Dans la chapelle, il y avait aussi Louis Melotte, otage communiste arrêté avec un pochoir « Boches assassins » sur lui. Ou encore le communiste juif Chuna Bajtsztok, le membre de l'état-major de l'Armée secrète Armand Dutreix, ou le jeune Jean Rimbert, qui peignait des croix de Lorraine en ville et participait à des actions de sabotage.

 « Sur les 1008 fusillés, 60 % sont des résistants condamnés à mort par un tribunal militaire allemand. Les autres sont fusillés en tant qu'otages pour ce qu'ils sont: des juifs et des communistes. On voit bien quel était le projet répressif de la Wehrmacht: tuer les ennemis immédiats armés et tuer les ennemis idéologiques ciblés.

L’immense majorité des fusillés du Mont-Valérien ont été arrêtés et livrés aux Allemands par des Français.

En tout, 22 na­tionalités sont représentées parmi les vic­times du Mont-Valérien.

« Soit 20 % d'étrangers et 17 % des fusillés sont juifs. D'un point de vue partisan, 65 % sont communistes et 35 % représentent la totalité des composantes de la Résistance combattante, dont les gaullistes.

La cloche porte les noms des 1008 exécutés 

Cette exposition temporaire sera remplacée en décembre, par une autre consacrée à la construction des mémoires

Il est donc possible de découvrir le Mont, pour se souvenir des 1009, âgés de 17 à 72 ans. En ce moment, un grand soleil de printemps éclaire la colline.

De quoi se dire « que la nature est belle et que le cœur me fend ».

L’ANCAC participera à la cérémonie d’hommage aux fusillés

du Mont-Valérien qui aura lieu le samedi 25 mai 2019 à 14H