Le chant des partisans

C'est en lisant un article, en 1941, sur le rôle des partisans soviétiques pendant la bataille de Smolensk, que vient à Anna Marly, immigrée russe, le besoin, en réaction, d'écrire une chanson. C'est ce terme de partisan qui l'a fait réagir. La première version est en russe, elle s'appelle alors « la marche des partisans » et évoque le combat de la population civile contre l'armée nazie.

La chanson devient rapidement un hymne pour l'émission de radio « Honneur et patrie » diffusée sur la BBC entre 1940 et 1944. Cette mélodie sifflée permet d'être identifiable sur les ondes malgré le brouillage allemand.

Deux écrivains français, Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, fraîchement arrivés à Londres pour s'engager dans ta résistance, seront chargés d'en écrire les paroles en français.

En 1943, Germaine Sablon, compagne de Joseph Kessel enregistre une première version du « chant des partisans ». En septembre de là même année, le texte est Imprimé dans le premier numéro de la revue clandestine « les cahiers de la libération ». La volonté d'alors est de ne pas mentionner les noms des auteurs afin que chacun s'approprie tet hymne, bien que peu y aient accès du fait de l'occupation, de ses interdictions et du caractère clandestin des médias qui la véhiculent Ce n'est qu'à la Libération que la chanson deviendra populaire, au point d'être identifiée comme une « Marseillaise de la résistance ».

Depuis, de nombreux artistes ont repris cet hymne, le faisant perdurer, témoin de tous les combats.

D’après le bulletin de l’orphelinat national des chemins de fer N° 317P

 

Paroles de la chanson Le Chant Des Partisans

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...