Jean JAURES 1859-1914

 

L'Année du centenaire de la première guerre mondiale, et aussi celle de l'assassinat de JEAN JAURES.

 Le danger de guerre entrevue en 1905 donna, par réaction, un élan au pacifisme. La défense de la paix a été le souci d'un certain nombre d'écrivains, de savants en France ou en Allemagne - un bureau international de la paix, à BERNE, regroupant des sommités de plusieurs pays.

 Dès 1907, Jean JAURES dénonce les crimes coloniaux au MAROC; il accuse « le Parti Colonial » marchands d'obus, aventuriers, banquiers de vouloir, en disputant à l'Allemagne la domination du MAROC, «  nous conduire aux pires aventures ».

En 1912, un (( concours international Pacifiste » est ouvert, en toutes langues, entre les écoles primaires par la ligue internationale de la paix et de la liberté. Parallèlement à ces effets pédagogiques, un mouvement en faveur de l'arbitrage international de la convention de LA HAYE crée comme cour permanente d'arbitrage où les nations représentées signèrent une série de vœux et de conventions favorables aux règlements pacifiques des conflits.

En novembre t912, des manifestations en faveur de la paix se déroulent dans plusieurs pays d'Europe à l'appel du bureau Socialiste international. Jean JAURES participe à deux meetings à BERLIN sur un retentissant « Paix aux peuples et guerre à la guerre ! ». Au Congrès de BALE (Suisse) de l'international Socialiste, celui-ci, s'impose comme un chantre de la paix sur la scène internationale. Jean JAURES est obsédé par la menace de guerre. Réunions de toute sorte, Congrès Nationaux et internationaux, Chambre des députés, il n'est plus de lieu où ne résonne sa voix, journaux, revues, dans son journal « l'Humanité » qu'il a créé en 1904.

Le 25 mai 1913, en plein débat sur les trois ans (du service militaire), la manifestation annuelle à la mémoire des communards est interdite par le gouvernement. Elle se transforme vite en un rendez-vous pacifiste de tous ceux qui refusent les bruits de bottes qui s'annoncent. Au PRE-SAINT-GERVAIS près de PARIS, la SFIO rassemble plus de 100.000 personnes et se transforme en meeting pacifiste contre la loi des trois ans de service militaire. Jean JAURES y prononce l'un de ses plus célèbres discours.

Dès le lendemain, les va-t’en guerre stigmatisent cette manifestation. La loi est votée en juillet 1913. Ecrivant en 1910, « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ». Jusqu'au bout, il se dresse contre la guerre imminente. Il faut mesurer sa détermination à tenter de rassembler les peuples d'Europe contre la tragédie annoncée, tant par sa plume dans son journal que par ses interventions multiples.

Le 28 juin 1914, l’assassinat à SARAJEVO de l'archiduc François FERDINAND, héritier du trône AUSTRO-HONGROIS, précipite l'Europe et le monde dans l'inévitable engrenage belliqueux fatal .Il est assassiné dans la soirée du 31 juillet 1914 au café du CROISSANT par le nationaliste Raoul VILLAIN. La guerre éclate au lendemain de sa mort.

 

Robert BAPTIER