LA LIBERATION DE PARIS

 

 

Suite au mouvement insurrectionnel qui a chassé les occupants allemands de PARIS, (19 - 25 août 1944) à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la libération de la capitale s'est déroulée en deux phases principales, interrompues par une trêve.

Du 19 au 22 août, les résistants insurgés, toutes tendances confondues, sous la direction d'Henri ROL - TANGUY et des émissaires du général Charles de GAULLE, Alexandre PARODI et Georges BIDAULT, prennent par surprise les occupants allemands : les mairies, l'Hôtel de Ville, la Préfecture de police, la Bourse du travail sont occupés.

Dès le 20 août, le consul général de SUEDE, NORDLING, s'entremet pour négocier une trêve. L'insurrection, soucieuse de consolider ses positions en attendant l'arrivée des alliés, a intérêt à cette trêve, de même que les forces allemandes commandées par Dietrich VON SCHOLTITZ, qui peut ainsi préparer une éventuelle contre - offensive.

Alexandre PARODI, arrêté le même jour, est libéré par Dietrich VON SCHOLTITZ.

Après une séance tendue, le 21 août, les instances insurrectionnelles (le Conseil National de la Résistance et les représentants du général Charles de GAULLE) décident la reprise de l'insurrection.

Du 22 au 25 août, des barricades sont dressées dans tout PARIS, les troupes allemandes, épaulées par la milice, résistent, et il faut l'arrivée des premiers chars de la 2ème Division Blindée du général LECLERC, le 24 août au soir, pour que les allemands se rendent: Dietrich VON SCHOLTITZ capitule le 25 août, tout d'abord à la Préfecture de police à 15 heures 30, puis à la gare de PARIS MONTPARNASSE.

Le jour même, le général Charles de GAULLE entre à PARIS et prononce sa célèbre allocution aux parisiens depuis l'Hôtel de Ville; « PARIS, PARIS outragé, PARIS brisé, PARIS martyrisé, mais PARIS libéré, libéré par lui - même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France toute entière, c'est-à-dire de la France qui se bat, c'est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle ».

Malgré les fusillades de quelques miliciens postés sur les toits autour de Notre - Dame et d'autres édifices, PARIS-est libéré.

Le prix payé par la Résistance et la population parisienne est assez lourd: 3.000 morts et 7.000 blessés attestent la difficulté des combats, menés souvent avec des moyens de fortune. L'insurrection est déclenchée contre l'avis des américains qui sont surpris de son envergure : ils pensent contourner PARIS et attendre sa reddition.

Le succès de cet épisode hautement symbolique est lié à la capacité d'union manifestée par les différents courants de la Résistance intérieure et extérieure, le désir de participer à la libération de la France transcendant les oppositions sans apaiser les méfiances: le général Charles de GAULLE, le 25 août, reproche au général LECLERC d'avoir suivi les instructions d'Henri ROL - TANGUY ; auparavant, la séance du 21 août s'est ouverte sur un constat de rupture entre les partisans de la trêve et ceux de l'insurrection.

Mais le FRONT NATIONAL, qui regroupe les organisations résistantes, sait adopter finalement des positions fermes auxquelles le général Charles de GAULLE sait s'adapter.

Les journées du 25 et du 26, le général Charles de GAULLE les veut et les fait symboliques de la restauration de la France républicaine : il refuse de proclamer la IVème République depuis l'Hôtel de Ville malgré l'avis de Georges BIDAULT.

Il préfère une manifestation populaire à un défilé militaire pour la journée du 26, fondant dans l'appui du peuple la légitimité de son pouvoir.

La libération de PARIS, étape stratégique imprévue pour l'état - major américain, témoignait pour l'avenir que la France était redevenue un partenaire à part entière dans la lutte finale contre l'Allemagne nazie.