Perpignan-Rungis

 

C’est avec stupeur que nous avons appris par la Fédération CGT des cheminots mercredi 19 avril, que « PRIMEVER » unique chargeur du train des primeurs, suspendait cette circulation en raison de son arrivée jugée trop tardive à Rungis. C’est donc, une nouvelle fois, le choix de la route qui est fait au détriment du chemin de fer.

Pour rappel, c’est le 21 octobre 2021, après trois ans de luttes, que cette circulation redevenait effective. Cette annonce est donc un nouveau coup porté à l’Entreprise Publique et donc au Fret SNCF.

De 2002 à 2018, les volumes transportés par le train sont passés de 50 milliards de tonnes.km (GTK) à seulement 33 milliards de tonnes.km (GTK). Pour chaque tonne abandonnée ou perdue par la SNCF, la moitié est allée directement à la route. En effet, une distorsion de concurrence persiste avec le mode routier qui fait supporter ses coûts à la collectivité (infrastructures, pollution, etc.) et qui conduit les marchés à choisir le moins-disant social et environnemental.

La part modale du transport ferroviaire sur l’ensemble des marchandises transportées en France est passée de 14,6 % en 2002 à 10,7 % en 2021, Fret SNCF ayant perdu plus de 10 000 emplois sur la même période.

Après 15 ans de libéralisation du Fret ferroviaire, le verdict est sans appel : les marchés ont choisi le transport routier. Pour l’ANCAC cette situation est inacceptable et les attaques contre l’opérateur public Fret SNCF doivent prendre fin immédiatement.

Nous pensons également indispensable un objectif de 25 % de part modale pour le ferroviaire en 2050 en se basant sur les perspectives de hausses du trafic des marchandises projetées par le gouvernement. Nous ne sommes pas les seuls à considérer que cela est non seulement possible, mais également indispensable.

L’État ne peut définitivement pas abandonner le Fret SNCF et laisser le secteur entre les

mains du marché privé.

 

Philippe Delespaux