Pierre Semard

 

 

Livré par Vichy il y a 82 ans

C'est à l'aube du 7 mars 1942, que Pierre Semard tombait sous les balles nazies à Évreux.

Pierre Semard, Secrétaire de la Fédération Nationale des Travailleurs du Chemin de Fer, administrateur de la S.N.C.F. était de ceux qui avaient dénoncé le pacte de Munich.

Il est arrêté le 18 octobre 1939 en gare de Loches, par ceux qui allèrent porter Pétain au pouvoir.

Incarcéré à la Santé, il est condamné le 6 avril 1940 à trois ans de prison, malgré la belle déposition en sa faveur d'un dirigeant de la S.N.C.F. Marcel Bloch, Ingé­nieur en Chef au Matériel qui fut, pour cette courageuse prise de position, mis à la retraite d'office dans les 48 heures qui suivirent.

Transféré de prison en prison, puis au camp de Gaillon, et malgré les tortures infligées, ne se départit jamais de son idéal qui consistait à sauvegarder l'indépendance de sa patrie dans le respect des libertés démocratiques.

Pierre Semard est livré par les autorités de Vichy aux allemands qui le fusillèrent le 7 mars à Évreux.

Dans sa dernière lettre, quelques heures avant d'être fusillé, il écrivait. « Dites à mes amis les cheminots qu'ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis..., les cheminots me comprendront. Ils agiront, j'en suis convaincu... Je meurs avec la certitude de la libération de la France ».

Oui, les cheminots ont entendu ce message de Pierre Semard. Ils ont lutté dans la Résistance au prix de sacri­fices sans nombre : quelque neuf mille cheminots tom­bés durant la seconde guerre mondiale, 15 977 blessés dont parmi eux 809 cheminots fusillés, massacrés, pen­dus et 1157 morts en déportation pour faits de Résis­tance, parmi lesquels les administrateurs de l'A.N.C.A.C. : Gugelot (Lens), Joseph (Bordeaux), Gauthier (Le Mans) et Brin (La Roche-sur-Yon).

Plus que jamais nous portons le devoir de mémoire mais aussi celui de résistance pour défendre le transport ferroviaire pour lequel Pierre Semard a tout donné et qui est démantelé aujourd’hui sous les injonctions de la commission de Bruxelles.

Souvenons-nous !

Le secrétariat national