Argenton-sur-Creuse
Le 9 juin 1944 Argenton-sur-Creuse a connu l’horreur. Moins d’une semaine après le débarquement en Normandie, alors que l’espoir renaissait dans tout le pays, la barbarie s’abattait ici à Argenton-sur-Creuse.
La division SS Das-Reich, en représailles à des actions de la résistance, a semé la mort. 67 personnes, civiles pour la plupart, furent froidement assassinées. Parmi elles, plusieurs cheminots Des travailleurs du rail, des militants syndicaux, des patriotes engagés.
Ce n’étaient pas des soldats professionnels. C’étaient des hommes de métier, de solidarité et de courage. Mais ils ont fait le choix de ne pas baisser les bras. Avec leurs moyens, leurs réseaux, leurs actes de sabotage, leur aide discrète mais décisive à la Résistance, les cheminots d’Argenton-sur-Creuse ont joué un rôle essentiel dans le combat contre l’occupant nazi.
Nous savons ce que nous devons à ces résistants de l’intérieur, à ceux qui, dans les gares, les dépôts, sur les voies ou dans les ateliers, ont pris tous les risques pour ralentir l’ennemi, pour saboter ses convois, pour sauver des vies.
Ici à Argenton-sur-Creuse, la mémoire est vive. Parce que la douleur fut immense. Parce que les familles n’ont rien oublié. Parce que le peuple n’oublie jamais les siens, quand ils tombent pour la cause de la liberté.
Aujourd’hui, nous voulons dire à ces cheminots tombés le 9 juin 1944 : Vous n’êtes pas morts pour rien. Vous êtes la preuve que le monde ouvrier, dans les heures les plus sombres, sait se lever, se battre, résister, vous êtes les visages de notre honneur.
À l’heure où l’histoire est parfois déformée, vidée de son sens, nous avons une responsabilité : transmettre. Ne pas laisser l’oubli faire son œuvre. Enseigner aux générations futures que la liberté n’est jamais acquise, qu’elle se conquiert, parfois au prix du sang.
En ce 9 juin, à Argenton-sur-Creuse, nous disons haut et fort :
Honneur aux résistants. Gloire aux cheminots tombés pour la France.
Merci à Jean-Claude DURANDEAU, adhérent de l’ANCAC pour l’intervention et Axel MENARD, petit-fils d’un cheminot, Jacky, ancien combattant d’Algérie, pour les photos.