80ème Anniversaire de la grève insurrectionnelle des cheminots.
Les cheminots entre 1940 et 1944 ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre les Nazis et leurs serviteurs en France. Au début de 1944, les sabotages de toutes sortes voies et matériel avaient amoindri les possibilités de transport ferroviaire et l’idée de la grève générale patriotique et revendicative déboucha sur l’insurrection nationale formulée en ces termes dans la vie ouvrière clandestine du 31 juillet 1943. L’idée faisait donc son chemin.
Les cheminots pour leur part multipliaient les actions sur l’ensemble du territoire (débrayages, manifestations diverses, sabotages, présentation de cahiers revendicatifs, demande de libération des emprisonnés). Les affrontements étaient brefs mais quotidiens.
Aussi n’est-il pas surprenant que le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie ait décuplé la volonté de chasser l’occupant par tous les moyens.
Les journées du 1er mai et du 14 juillet 1944 furent l’occasion par leur teneur symbolique d’accélérer le processus en cours.
D’ailleurs, dès le 1er mai, les comités populaires avaient décidé de préparer les futures actions en mettant l’accent plus particulièrement sur les centres ou les forces de résistance étaient les plus importantes.
Il s’agissait des centres des Batignolles, Noisy le sec, Montrouge, Villeneuve-St-Georges, Charolais, Vitry, la Villette et de la plaine st-Denis. C’est évidemment à partir de ces centres que s’organisa, dans les mois qui suivirent, la bataille décisive.
Le 6 août, sur la base d’un cahier revendicatif élaboré par le comité de grève et déposé auprès des chefs d’établissements des huit centres, il était demandé une réponse positive pour le 10 aout. C’était l’ultimatum. Le 10 aout 1944 à 9heures, la grève générale est déclarée et s’élargit à une vingtaine de centres, les 10,11,12 et 13, le mouvement s’amplifie et le 15, plus aucun train ne circule en région parisienne.
Les travailleurs du chemin de fer sont donc les premiers dans la grève insurrectionnelle qui plonge la classe ouvrière française dans les combats de la libération. Très rapidement, ils sont rejoints dans la grève par la police parisienne le 15 aout, puis par les postiers le 16 aout, le 17 aout Radio-Paris cesse ses émissions, le 18 aout, la confédération CGT appelle à la grève générale suivie par la CFTC le 19 aout au matin. Le 19 aout c’est le début de l’insurrection parisienne à l’appel du Comité Parisien de Libération (CPL) et du Conseil National de la Resistance (CNR).
Le 25 aout, Paris se libère elle-même, le général Leclerc et le colonel Rol-Tanguy (FFI) reçoivent la reddition du général von Choltitz, à la gare Montparnasse.
Le secrétariat national