Angers

Commémoration du 10 août 2024

 

Ce même jour du 10 août, cette cérémonie va commémorer deux événements : la grève insurrectionnelle des cheminots du 10 août 1944 et puis également la libération de la ville d'Angers dont nous en célébrons le 80ème anniversaire.

Nous n'avons pas l'habitude de le faire à Angers car c'est toujours à Paris ou notre ANCAC se réunit en conseil national, puis remise de gerbe au monument aux morts de la gare de l'est, lieu même ou furent fusillés deux cheminots, lieu également d’où partirent les convois de déportés.

Ce 10 août est également la réunion annuelle de l’Ancac pour le ravivage de la flamme sous l'Arc de triomphe

Cette année avec les jeux olympiques notre organisation a été contrainte, de commémorer le 10 août en petit comité, une délégation de l'ANCAC et de La CGT ont ravivé la flamme à 18h30.

Merci d'avoir répondu à notre invitation par votre présence.

Alors pourquoi ce 10 août est commémoré ?

De 1940 à 1944 durant ces quatre dures années de la seconde guerre mondiale les cheminots se sont refusés, comme d'ailleurs l'immense majorité du peuple français à accepter d'être sous les ordres nazis.

C'est ainsi que toutes les catégories de résistances furent pratiquées par les cheminots, sabotages des machines, des voies ferrées, participation au maquis etc.

Cette grève que nous commémorons constitue une des clé des Parisiens contre l'occupant nazi.

Nous rappelons chaque année le sacrifice de ces résistants anonymes à l'héroïsme des cheminots en 1944 qui doit être connu des plus jeunes générations.

Cette grève insurrectionnelle n'est pas arrivée toute seule, elle est la suite de plusieurs événements qui l'ont procédé.

Le 1 mai et le 14 juillet 1944 les cheminots participent aux grèves et aux manifestations, nombre d'entre eux sont arrêtés et déportés.

Le 6 août, la fédération CGT des cheminots encore en clandestinité, dépose un ultimatum à la direction de la SNCF. Elle exige avant le 10 août la libération des milliers de résistants emprisonnés et que soit donné satisfaction aux revendications.

Le jour du débarquement arrive, alors les organisations syndicales appellent les cheminots à la grève afin de paralyser les troupes hitlériennes et retarder leur ravitaillement.

Dans la matinée la grève est votée dans les dépôts et ateliers parisiens.

Le soir même du 10, des milliers de cheminots sont en grève.

Le 18 août c'est la grève générale et l'insurrection.

 

Hélas beaucoup de cheminots ont perdu la vie au cours de ces journées et pendant toute la durée du conflit.

5900 internés, 2480 déportés, 554 fusillés, 45 morts sous la torture.

Citons Pierre SEMARD (le 7 mars) que nous commémorons chaque année et bien d'autres, tous dirigeants de la CGT

Oui cette grève du 10 août entamée par les deux syndicats CGT ET CFTC a également été suivie par les postiers, les policiers et bien d'autres. Suivi par l'appel du Comité Parisien de Libération le CPL emmené par André Tollet, des FFI du colonel Rol Tanguy. La circulation a été entravée par la construction de barricades.

Le 25 août Paris était libéré, le général LECLERC et le colonel Rol TANGUY reçoivent la reddition allemande à la gare Montparnasse.

Tout au long de cette période les cheminots ont en effet été au premier rang pour épauler l'avancée des forces de libération.

Cette grève sera reconnue par le général de Gaulle comme mémoire de guerre. La SNCF fut également la seule entreprise à se voir décerner le 30 octobre 1949 la légion d'honneur et la croix de guerre avec palme en reconnaissance des mérites civiques et militaires des cheminots.

Nous pouvons y associer aujourd'hui le 80ème anniversaire du programme du Conseil National de la Résistance : signé le 15 mars 1944 qui à la libération de la France a permis au nouveau gouvernement de mettre en application ce programme qui devait devenir une avancée sociale significative dans la mise en place des grandes mesures sociales en France :

Nationalisations, la sécurité sociale, liberté de la presse, des associations, de manifester, le droit de grève Parce qu'il constitue encore notre quotidien, ce programme n'appartient pas au passé, il porte des valeurs humaines.

Il se conjugue au présent (comme le disait la résistante Lucie AUBRAC).

Notre devoir est de le faire connaître aux jeunes générations, ce que nous faisons aujourd'hui.

Oui les cheminots ont écrit une page d'histoire avec leurs sang.

C'est dans cet esprit de solidarité et de mémoire que l 'ANCAC poursuit son combat vers la reconnaissance de nos droits à réparation et transmet l'histoire aux futurs générations pour que les sacrifices de nos camarades ne soient vains pour que notre pays soit libre et vive en paix.

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Le président Moïse DERSOIR