Angers

 

 

 

La libération de la ville

 

 

Il y a 80 ans, le 6 juin 1944, les Alliés débarquaient sur les côtes normandes.

Après un mois de combats dans le bocage normand, les troupes alliées s'avancent sur le sol français, libérant de nombreux territoires.

A ce moment, le général américain "Patton", se met en tête de libérer "Le Grand Ouest", en empruntant la route de Nantes qui relie l'Anjou à la Bretagne. Il lance alors ses troupes et gagne rapidement l'Anjou. C'est ainsi que dans la nuit du 4 au 5 août 1944, les premières unités américaines du général entrent dans les communes de Pouancé, Segré, Le Lion d'Angers mais aussi dans celles de Châteaubriant, Candé, Le Louroux-Béconnals et Bécon-les-Granits, encerclant ainsi les troupes allemandes.

Ces manœuvres permettent à la résistance locale de s'organiser et d'intensifier son action de renseignements et de sabotages. En effet, dès le 6, le lieutenant-colonel Eynaud du Fay, commandant l'ensemble de la résistance militaire de la région d'Angers, dresse un plan de jonction des résistants avec les troupes américaines. Deux jeunes résistants locaux vont ainsi s'illustrer, Pierre-Yves Labbe et Louis Bordier, qui vont réussir à sortir de la ville d'Angers, malgré les interdictions allemandes, et ainsi prendre contact avec les troupes américaines en approche.

C'est après avoir recueilli des informations auprès de la résistance locale, qu'une partie des troupes américaines décide dans la nuit du 08 au 09 août de traverser La Maine sur le pont de Pruniers à Bouchemaine toujours intact. Après d'âpres combats, les Gi's finissent par franchir le pont. Il est alors 12h15 ce mercredi 9 août quand le peloton antichar du 3ème bataillon américain réussit à traverser le pont pour venir en renfort aux troupes d'infanterie en difficulté sur l'autre rive. Malgré la traversée de La Maine, les troupes allemandes organisées et regroupées sur des lieux stratégiques résistent violemment et notamment sur la commune de Sainte-Gemmes-sur-Loire.

Ce n'est que dans la soirée de ce mercredi 9 août, que des combats de rue s'engagent à Angers, notamment dans la rue Barra, Chemin de la Traquette et sur l'avenue René Gasnier.

La nuit à venir va s'avérer longue pour les Angevins et les Gis. entre les tirs incessants, les balles traçantes et celles incendiaires qui vont allumer de nombreux départs de feux, cette nuit d'été va aussi être marquée par trois énormes explosions. Ces dernières provoquées par les Allemands indiquent à la population et aux troupes américaines que les trois ponts d'Angers viennent de sauter.\

Ce ne sera qu'au matin du 10 août, sous une chaleur de plomb, que le quartier de La Doutre va enfin être libéré. Il reste maintenant à franchir La Maine de l'autre côté de la rive. mais les ponts sont détruits, à par celui de La Basse Chaîne au pied du château qui lui est partiellement détruit, mais non franchissable par les Gi's et les véhicules, car les Allemands se sont retranchés dans le château et tirent à la mitrailleuse lourde sur tout ce qui bouge.

Les heures passent et vers 14h. des soldats américains appuyés par des résistants FFI, traversent en force le quartier du faubourg Saint-Jacques, alors qu'au même moment il est décidé de traverser La Maine sur des barques face à l'usine électrique avec l'appui d'une protection aérienne. Tout s'enchaîne très vite et vers 17h, le génie américain peut aménager des ponts provisoires pour la traversée des véhicules, tandis que l’état-major US. installe son poste de commandement dans la rue Saint-Aubin dans l'hôtel du Cheval Blanc.

La population retient son souffle, cette journée n'en finit pas. Enfin vers 19 heures, les drapeaux tricolores commencent à apparaître aux fenêtres. Angers est libérée. Au même moment. Michel Debré se présente à la préfecture et prend le pouvoir en tant que commissaire de la République. Les affiches préparées depuis le 8 août avec Michel Fourré-Cormeray et le Comité départemental de Libération sont placardées. Elles annoncent à tous la victoire, le rétablissement de la République et l'abrogation des lois de Vichy.

C'est ainsi que grâce aux résistants angevins, les Américains ont pu gagner du temps sur le calendrier prévu pour la libération de la ville. Les jours suivants, les troupes américaines vont continuer leur progression le long de la Loire. Mais reçoivent pour mission de ne pas la traverser. Il faudra alors attendre l'ordre de repli général donné par Hitler le 29 août 1944 pour que le sud de l'Anjou soit libéré.

80 ans après, les faits restent toujours dans les mémoires, grâce aux différents acteurs, tels les associations, les passionnés, les derniers survivants et j'en passe qui perpétuent le Devoir de Mémoire au quotidien.

A eux un remerciement chaleureux.

 

Patricia Gontier

Section ANCAC d'Angers